03.04.2011 / J+92 /J93
Dans un texte de Gilles Tiberghien sur « Luigi Pareyson, Reproduction, Traduction, Interprétation », se trouvent développées les différentes conceptions sur la traduction ou l’interprétation des auteurs de l’Ecole dite de Turin, dont Benedetto Croce et Giovanni Gentile. Je découvre, à l’occasion de cette lecture la pensée de Gentile – avec d’autant plus de plaisir que mon amie Giulia porte son nom (c’est son arrière grand-père). Ainsi, à propos de la traduction qui est à la fois impossible et obligatoire : impossible car il s’agit à chaque fois d’une transformation d’une œuvre en une autre puisque forme et contenu sont toujours indissociables et obligatoire parce que la réalité spirituelle de l’œuvre est en perpétuel mouvement. Tiberghien écrit : « La langue est un acte et non un produit ; elle doit, pour reprendre la distinction de Humboldt, être conçue non comme ergon mais comme energeia. » À la question de la vérité de l’œuvre et de la manière dont la critique peut en rendre compte, à travers différentes interprétations ou traductions, comment approche-t-on de la vérité de l’œuvre à travers la critique ? Gentile écrit :
« la vérité, objet de notre recherche, n’est jamais dans notre dos, comme présupposé de notre pensée, mais devant nous comme produit de notre œuvre. Ainsi, de cette façon approchons-nous d’une vérité toujours plus objective de laquelle d’autres après nous pourrons s’approcher encore plus. »