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Accueil du site // // Sally Bonn // J119

Un peu perturbée par la mise en place qui oblige à des transports dans le cours des choses, dans l’évolution du travail. J’arrive à la fin d’un cycle, la fin de la première partie, la partie consacrée aux textes. Il me faut reprendre ici et présenter le contenu de ce travail, puisque son "explication" remonte à quelques mois.

Aujourd’hui est donc le 119ème jour de rédaction d’un travail (de thèse de doctorat de philosophie) commencé il y a plusieurs années mais dont la rédaction effective a démarré le 1er janvier de cette année 2011 et doit se finir à la fin de cette année, en décembre. Toute autre activité a été suspendue pour finir ce travail, j’écris tous les jours. Le sujet de ma recherche porte sur les textes des artistes (des années soixante) et le rapport de ces textes auxs oeuvres. Plus précisément, ce qui m’intéresse est de comprendre la nécessité de ces textes dans le processus d’élaboration du travail artistique, quelle est leur "fonction" ; mais aussi, en partant de la notion de "dispositif" telle que l’a pensée Foucault, d’analyser la fonction opérative de ces textes, ils fonctionnent comme des dispositifs pour voir et faire voir, pour percevoir les oeuvres. Ces textes comme dispositifs renvoient par effet de miroir aux dispositifs que les artistes mettent en place plastiquement et spatialement dans leur travail artistique.La question du miroir est quant à elle déterminante pour certains des artistes sur lesquels je travaille.

Le rapport à l’écriture est très répandu durant cette période de l’art des années soixante et une multitude de formes langagières se développent créant des zones de rencontre entre le visible et le lisible, entre le voir et le dire. Ce sont ces zones qui m’intéressent, non dans le mélange des textes et des images mais dans la rencontre entre deux formes irréductibles du langage de l’art : textes et oeuvres. C’est cette zone qui est appelée ESPACE BLANC, en référence à cette formule dont on trouve plusieurs occurrences dans les Dits et Écrits de Foucault et qui donne son nom au travail que j’effectue. Espace blanc qui vient désigner ce qui se tient entre le visible et le dicible. Je m’installe au coeur de cet espace blanc que je tente de parcourir à travers les oeuvres de Daniel Buren, Robert Morris et Michelangelo Pistoletto.