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Accueil du site // // Sally Bonn // J301 - le recours au texte

28 octobre 2011 - J301. De retour, après tant de silence, un silence peuplé pourtant, de bruits et de trajets. La barre des trois cents est passée. Qu’en dire, sinon que le temps semble pris dans un double mouvement d’étirement et d’accélération assez paradoxal et troublant (on trouve ce rapport temporel dans les vidéos de Bill Viola qui a fait, un temps, partie des artistes de mon corpus, pour en disparaître à la faveur de Pistoletto) qui me fait doublement ressentir l’état de suspension dans lequel s’est trouvé le travail, mais aussi l’écriture, depuis quelques semaines ? C’est ainsi ajouté au retard (relatif à ma propre échelle, à présent) la reprise de ce que mon amie AMP nomme, jouant sur les mots "la vie duraille".


Ce qui se pose, maintenant, c’est la question suivante : Le recours au texte est-il une nécessité ? Comment y répondre sinon de manière purement théorique en supposant, et c’est bien une supposition de principe, que l’existence même des textes des artistes modifient de fait l’expérience que l’on peut faire des oeuvres. Mais à quel niveau cette modification apparaît-elle ? Est-ce au sein même de l’oeuvre qui serait, en quelque sorte, marquée du sceau de l’écriture, ou bien, dans le regard du spectateur, qui, aurait une sorte de pré-science de l’existence des textes ? Cela fait beaucoup de supposition, évidemment. Tous ces artistes revendiquent une oeuvre qui se passerait du langage, et pourtant tous écrivent. À quoi répond, correspond cette contradiction, si, d’ailleurs, contradiction il y a ? Peut-on théoriser sur l’écart irréductible entre les textes et les oeuvres sans pouvoir penser que leur coexistence est paradoxale ? 

 

Il me semble qu’il faut, simplement, partir des faits :

oeuvres il y a, bien sûr

mais, textes aussi.

Peut-on, dès lors, sans manquer au principe même de toute forme de recherche, penser l’un sans l’autre ?

Non ! voilà tout.

Avant la suite.